Charles est né le 20 Mars 1965 dans un petit village de campagne du Sud de la France. Ses parents étaient également des moldus tout ce qu'il y a de plus normaux. Son père, Rémi Bauvard et sa mère, Jeanne Bauvard, géraient tous les deux une boulangerie. Charles ne fut donc pas né sur l'or, mais démontra rapidement de bons résultats scolaires et une certaine détermination à travailler pour plus qu'une simple boulangerie. Il rêvait de voyager et ambitionnait de d'amasser une fortune, voyant que ses parents avaient parfois du mal à finir le mois.

Et il avait les moyens, toutes ses études furent brillantes et il arriva même à obtenir une bourse pour l'université. Il se lança dans des études de commerce et se lança ensuite dans le monde des affaires, l'import-export plus exactement. Cela lui permit d'accomplir ses rêves de voyager et lui permit de gagner beaucoup, beaucoup d'argent.
Il en fit profiter ses parents, puis il gagna encore plus, et en fit profiter ses amis.
Un jour, en 1996, lors d'un voyage d'affaire au Royaume-Uni, il fit une rencontre qui changea sa vie, une jeune femme de 24 ans nommée Judith Webb, c'était une magnifique blonde aux yeux bleus très douce avec tout le monde bien qu'ayant le petit défaut d'être une maniaque de la propreté, elle possédait un hiboux nommé Thunderbolt, car d'après elle c'était le plus rapide qu'elle ait jamais vu... Ce hiboux était d'ailleurs très bien dressé, ce qui était plutôt étrange pour Charles. Toutefois, le jeune homme d'affaire tomba instantanément sous son charme et sa personnalité particulière plut beaucoup à la mystérieuse anglaise. Les deux se fréquentèrent de façon irrégulière pendant deux ans, Charles étant toujours aux quatre coins du monde et elle menant des études d'Histoire qui la faisaient voyager également.

Un jour toutefois, Charles en eut assez et décida de déménager au Royaume-Uni, à Londres plus exactement et proposa à Judith de vivre à ses côtés. Elle accepta et ils vécurent quelques mois ensemble, quelques mois pendant lesquels Charles remarqua des comportements un peu étranges et c'était autre chose que de simples tics pour la propreté... Elle disparaissait souvent sans dire où elle allait, parfois sans qu'il arrive à la joindre, et avait des comportements parfois étranges.
Charles la soupçonnait d'infidélité, ce qui lui fit énormément de peine, mais il n'eut pas le temps de la confronter qu'il apprit que son père avait été frappé d'un cancer.
Il prit alors la décision de revenir en France en laissant une lettre à sa compagne :

« Judith

Je regrette de t'annoncer ça aussi soudainement mais j'ai décidé de retourner en France auprès de mon père, les médecins lui ont diagnostiqué un cancer et je veux être auprès de lui.
La maison est à ta disposition et je t'ai fourni l'adresse où je résiderai si tu veux m'envoyer des courriers. Sache toutefois que j'aimerais avoir une conversation avec toi à mon retour. Il est temps que tu sois honnête avec moi.

Charles »

Il ne reçut qu'une seule lettre pendant son séjour en France, lui disant simplement qu'elle avait effectivement des choses à lui dire à son retour et qu'il ne fallait pas essayer de le faire par lettre car elle souhaitait lui dire en face.
Son séjour fut d'ailleurs long, très long, Charles paya tous les soins que son père reçut, malgré les protestations de celui-ci. Il réussit à sauver son père mais cet événement le marqua beaucoup et c'est à partir de cette période qu'il commença à donner des sommes substantielles à la recherche sur les maladies.

Il passa près d'un an en France et ne revint qu'au milieu de l'année 1998. Cette année là, Charles et Judith eurent leur conversation, la jeune femme annonça simplement vouloir mettre fin à leur relation, mais sans dire pourquoi. Le jeune homme voyait déjà que celle-ci battait de l'aile, ils n'avaient eu presque aucun contact en un an et qui sait ce qui avait pu arriver durant ce laps de temps. Il n'était donc pas vraiment surpris, mais tenait toujours à elle et ne savait pas pourquoi elle ne souhaitait pas lui dire les raisons de leur séparation.

Les mois s'écoulèrent et un matin, sur le pas de sa porte, Charles vit un sac à plumes familier :

« Thunderbolt ?! »

Le hiboux se contenta de déposer une lettre aux pieds de l'homme d'affaire et s'envola. Sans vraiment comprendre, il ramassa l'enveloppe et rentra chez lui. Elle venait de Judith. Il soupira en s'asseyant et ouvrit l'enveloppe... La lettre avait été écrite sur ce qui ressemblait à du vieux parchemin, étrange.

« Charles

Si tu lis cette lettre c'est que je suis probablement morte... »

*Quoi ?! C'est une blague ?!*

« … J'ai beaucoup de choses à dire, mais la première est celle-ci : je n'ai jamais voulu notre séparation, je t'aimais encore à ce moment là et encore après... mais je n'ai pas eu le choix. Vois-tu, je ne suis pas quelqu'un de tout à fait normal et tu as du le remarquer avant de partir en France. Je voulais te le dire à ton retour mais beaucoup de choses se sont passées, des choses très mauvaises.

Alors voilà, je vais le dire comme ça ce sera fait : je suis une sorcière, j'ai des pouvoirs magiques. Je n'appartiens pas à la société moldu, ceux qui n'ont pas de pouvoirs magiques, ce qui explique mon comportement étrange avec eux, et avec toi. Cela explique aussi pourquoi je disparaissais souvent. Ah et, je ne faisais pas d'études d'Histoire non plus.

Voilà tu n'es pas obligé de me croire, mais comme preuve, et comme souvenir, tu trouveras dans l'enveloppe une photo. »

Charles mit à nouveau sa main dans l'enveloppe et en sortit effectivement une photo de Judith qui riait... qui riait ?! La photo était animée ?!
Croyant sombrer dans la folie, Charles s'essuya les yeux et se pinça pour s'assurer qu'il ne rêvait pas... et non effectivement. Les larmes lui montaient aux yeux tandis qu'il s'adossait à sa chaise. La lettre n'était pas terminée...

« Je ne sais pas si elle signifiera quelque chose pour toi, tu m'as peut être oubliée depuis le temps, mais sinon, ce sera mon dernier cadeau pour toi.

Comme je te l'ai dit, je n'avais pas le choix pour la séparation. Mon monde est en proie à des changements brutaux et les moldus en couple avec des sorciers sont en danger. Je l'ai fait pour te protéger, tu n'as aucune idée du danger qui aurait pesé sur toi si je t'avais avoué ce que j'étais plus tôt.

J'ai tenté de résister à ces gens, mais comme je te l'ai dit plus tôt, à l'heure actuelle, je suis probablement morte. J'avais passé le message à mes amis de t'envoyer cette lettre écrite préalablement s'il m'arrivait quelque chose car je pense que tu mérites la vérité. »

Après cette phrase, Charles s'autorisa une pause, car il avait de plus en plus de mal à retenir ses larmes et ne s'en rendait compte que maintenant.

« Si des incidents étranges ou inexpliqués arrivent, ce sera probablement l’œuvre des gens qui m'ont tué. Beaucoup de moldus risquent de mourir sans savoir pourquoi, je suis désolée que tu sois indirectement mêlé à cela, mais sache que j'aurai fait de mon mieux...

Tu m'as apporté beaucoup crois-moi, j'aurais aimé que tout se passe autrement mais c'est ainsi que ça s'est terminé.

Adieu, je t'aime toujours

Judith »

Les yeux humides de Charles se posèrent alors sur la photo animée et il fondit en larmes.
Il frappa la table du poing en se traitant intérieurement de pauvre con ! S'il avait vu la double vie de Judith un peu plus tôt, il aurait pu savoir et ça aurait pu se finir autrement ! Maintenant elle était morte et il ne savait même pas comment ni où était son corps ! Et en prime il l'avait laissé livrer seule ce combat !

« Je suis désolé aussi Judith... Je t'aime toujours aussi... » murmura-t-il

Toute la vérité lui était tombée dessus et il réalisait tout ce qui s'était passé dans son dos...

Il se remit au fil des minutes et, en fouillant pour se faire un petit déjeuner qu'il n'avait pas vraiment envie de manger, il trouva dans un placard une bouteille de whisky...

Les mois suivants, Charles se créa une vraie Tour d'Ivoire, à son bureau, personne à part les rendez vous important ne rentrait, chez lui, il fit installer une alarme, des verrous supplémentaires à sa porte et des caméras de surveillance. Il acheta également un pistolet, de façon plus ou moins légale.

Il avait non seulement peur que les meurtriers de Judith n'essaient désormais de l'atteindre à cause de leur relation passée, mais il voulait aussi enquêter, débusquer ces sorciers et sorcières et exiger des réponses, et apporter la justice si possible, et pour cela, il devait se mettre à l'abri de représailles. Ils avaient peut être la magie, mais Charles avait l'argent, et son argent était sa meilleure arme contre eux. Bien qu'il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre de leur part...

Toutefois, il fut témoins des événements terribles du début de l'année 2000 et possédant désormais le savoir sa défunte compagne, il se doutait que ces événements avaient sûrement un rapport avec les sorciers. Ses efforts furent toutefois considérablement ralentis par le crack boursier dont il fut aussi victime.

L'homme d'affaire était pourtant déterminé, il retrouvait une partie de lui qu'il n'avait pas vu depuis un moment, cette détermination qui avait caractérisé son enfance et lui avait permis d'arriver au sommet. Un faible sourire se dessina sur son visage, encore une fois cette détermination allait son plus grand allié...